Scène - Seuls
Une vie qui bascule
La scène où Harwan et son père se querellent au téléphone est très puissante, pas par les mots qu’ils s’échangent, mais par un détail, une « ombre » qui noircit intensément le tableau.
Ce détail, c’est la chaise « virtuelle » qui s’effondre quand Harwan raccroche le téléphone. Quand Harwan rompt la conversation. Quand Harwan coupe les ponts avec son père.
Cette chaise sur laquelle il est assis tombe à la renverse. C’est seulement l’ « ombre » de cette chaise qui s’effondre. Et pourtant, c’est le pire. Parce que ces dédoublements correspondent à l’univers intérieur de Harwan. C’est tout son être qui chute, parce qu’il ne vit qu’à travers ce père qui le rejette et qu’il rejette à son tour. Ce père qui fait partie de lui.
Sa chaise, c’est sa vie. Une chaise qui bascule. Une vie qui bascule.